Thema « Loup des Steppes » (1/9) – Hermann Hesse

Semaine Hermann Hesse, ou plus exactement "Loup des Steppes", roman "autobiographique" (Hermann Hesse e(s)t Harry Haller, et Hermine son double féminin.) et d’initiation à la vie et à la recherche de l’équilibre entre corps et esprit. Harry Haller, le héros du récit, est "à la fois loup et homme".
 
  Je l’ai adapté pour le théâtre et monté entre 2000 et 2001 (par le No Man’s Land théâtre, joué à l’Eden de Charleroi début juin 2001, sous le titre "Tout le monde n’entre pas, seulement par les fous", aussi monté pour raisons… autobiographiques, question de réapprendre à rire de soi, mission de notre Harry. Un oeuvre littéraire majeure, écrite en 1927, et toujours actuelle par les interrogations qu’elle pose sur les problèmes du "moi" et du monde.
 
Voila, je vous propose, en suivant la chronologie du récit, quelques extraits qui, par ailleurs, faisaient partie du spectacle. Versifié, l’extrait fait partie du chapitre central "Le manuscrit de Harry Haller".
 
"Loup des steppes, je rôde, je rôde,
De la neige partout dans le vaste monde.
Le corbeau bat des ailes dans l’arbre,
Mais nulle part une biche ou un lièvre.
Les biches, j’en suis amoureux,
Si au moins j’en trouvais une
Je la prendrais entre mes mains, entre les dents,
C’est ce qu’il y a de meilleur au monde.
Je l’aimerais de toute mon âme,
Je mordrais sa tendre chair,
Je m’abreuverais de son sang si rouge,
Pour hurler, après, toute la nuit.
Je me contenterais même d’un lièvre,
Sa chair chaude est bonne, dans le noir.
Ah! ai-je donc tout perdu
De ce qui fait la vie un peu douce?
Le poil de ma queue est tout gris,
Ma vue, elle aussi, se trouble,
Ma chère femme est morte depuis longtemps.
Et je rôde et rêve de biches,
Je rôde et rêve de lièvres.
J’écoute le vent souffler dans la nuit d’hiver;
J’abreuve de neige mon gosier brûlant;
J’emporte ma pauvre âme au diable".
 
Voila pour introduction à notre thema "Loup des Steppes"… Il en existe un film aussi, mais il est dans un coffre-fort, en Suisse et ne sera montrable, je pense, qu’en 2012 (Hesse est mort en 1962), pour des raisons de droits (La maison Suhrkampf est très dure…) et j’espère vivre suffisamment longtemps pour le voir, le recevoir…
En attendant, "Patiloup" s’en va courir la steppe : les biches, j’en suis amoureux, si au moins j’en trouvais une…
 
  Réf : Collection "Le Livre de Poche", N° 2008 – +/- 7€.

2 réponses sur « Thema « Loup des Steppes » (1/9) – Hermann Hesse »

  1. Cher Fabien, tu étais effectivement aux premières loges et sous pas mal de coutures (pas coups durs!), y compris en "sac de toile" – et on n’est plus à une près ; avec beaucoup de plaisir pour ma part aussi.
     
    C’est désormais en route : on démarre Zucco de Koltès en fin janvier. Interressé (c’est en outre le nouveau projet du No Man’s Land ; et un peu spécial puisque c’est le projet qui va saluer (???) mes 20 ans de théâtre (début en 1988). Il serait idiot de penser ou dire que tu n’y a pas ta place ; et cela sans nostalgie, juste avec envie.
     
    Amitiés aux grands et petits, too et à bien…too (ça rime avec loup) mon coco (ça rime avec Zucco!). 

  2. Et oui, très belle expérience sur un excellent texte.
    Je suis particulièrement heureux d’avoir participé à cette pièce avec toi (comme toutes les autres d’ailleurs).
    Ces quelques mots pour que tu saches que je ne t’oublie pas, que je visite fréquement ton blog (même si je ne laisse pas beaucoup de commentaires…) et que je le fais toujours avec énormément de plaisir.
    De mon sac de jute imaginaire, je t’envoie toutes mes amitiés.
    A très bientôt
    Fabien
     

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